L’assistance a été mise à l’aise, au risque de décevoir les quelques journalistes présents dans la salle : au cours des deux journées du colloque organisé fin novembre à Paris par l’Académie de l’air et de l’espace sur le thème «les pilotes de transports aériens face à l’imprévu», il ne sera jamais question du plus grave accident de l’aviation civile française, celui du vol Rio-Paris d’Air France qui s’est abîmé en mer en juin 2009, l’enquête étant toujours en cours.
Les centaines d’inscrits n’étaient de toute façon pas venues chercher les causes de crashs mais entendre les réflexions et les recherches sur la façon dont les pilotes, le personnel naviguant et leurs interlocuteurs au sol réagissent face aux incidents qui peuvent, s’ils s’accumulent et ne sont pas bien gérés, virer à la catastrophe. Parmi les orateurs invités, un vaste panel d’experts : un directeur du laboratoire de neurosciences cognitives, des colonels de l’armée de l’air spécialisés dans la formation des pilotes, des psychologues, un médecin affecté au département des sciences cognitives et d’ergonomie de l’Institut de médecine aérospatiale, un astronaute français, un spécialiste de la sécurité des systèmes pilotés et, bien sûr, des pilotes.
«Imprévu», le terme désigne toutes les situations qui ne sont pas traitées dans les manuels de pilotage et doivent être gérées par l’homme, de façon plus ou moins improvisée : de la plus grave - la perte de plusieurs moteurs - à la plus grotesque - deux pilotes sortent en