Quoi d'a priori plus prévisible qu'un agenda, dans ses enfilades de saints, fêtes nat et célébrations fériées ? Celui-là, sans doute, ce «registre des jours» intitulé l'Imprévisible, à mi-chemin de sa gageure : poursuivre jusqu'à 2017 l'invention quotidienne d'une autre prière matinale. Archétypale d'un ars gratia artis économiquement toujours plus aléatoire, l'entreprise demeure spirituellement jubilatoire, et ce spécial copinage est de saison.
Hors tous les codes du genre, l'Imprévisible va sur le fil d'un temps qu'il dissèque pour en extraire à chaque page une quintessence. Ses promoteurs du Jeu de la règle (1) ont confié le millésime 2012 à Dominique Pécaud, sociologue autant que philosophe, qui évoque en préface cette «histoire narrative de 366 jours» (2012 sera bissextile) rédigée dans le respect strict de la «règle du jeu» : identifier dans chaque date une journée du… (de la… des…) que des éphémérides choisies, cœur battant et moteur de l'entreprise, inspirent.
Ainsi le procédé parodie le trop-plein caritatif calendaire ; s'il décrète le 15 juin «Journée des économies d'énergie», ce n'est pas seulement parce qu'en 1752, à Philadelphie, Benjamin Franklin inventa ce jour-là le paratonnerre, mais parce que s'y instaure en 2012 la très officielle «Journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées».
«Journée des fins de cycle» :- «10 avril 1912 : le RMS Titanic appareille de Southampton pour