Les discriminations dans le monde du travail restent à un niveau élevé. Un quart des salariés (public et privé) disent en avoir été victimes, avec des répercussions sur la rémunération, l'évolution de carrière ou le job au quotidien, selon la 5e édition du baromètre sur la perception des discriminations au travail, publiée aujourd'hui (1). Et les victimes «sont de plus en plus nombreuses à penser qu'en parler ne changerait rien»: elles craignent des représailles, voire une aggravation.
L'étude marque un changement: le critère ethnique, cité depuis 2009 comme principale source de discrimination, est cette fois devancé par l'âge (cité par 26% des victimes), la grossesse ou la maternité (25%), le sexe et l'apparence physique. Les chiffres diffèrent légèrement dans le public (2). Mais sexe et maternité sont les deux critères qui progressent le plus.
Virée pour cause de grossesse? C'est possible. En 2009, Juliette (prénom modifié) travaille en CDD dans une association d'éducation spécialisée pour les adultes handicapés. Juliette remplace une autre CDD en congé maternité (qui remplaçait une CDI en congé maternité...). Mais Juliette tombe elle-même enceinte. Se met en maladie. Elle apprend alors qu'une autre personne a été recrutée pour la remplacer. Dans la foulée, son CDD est cassé.
Juliette saisit la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations, aujourd'hui fondue dans le Défenseur des droits). Qui, le 25 janvier 2010, demande à l'association d'indemniser Juli