Marc dort profondément quand son portable sonne au pied de son lit. Il récupère à tâtons l'engin sur la moquette et décroche : «Marco, c'est moi Gérard, je suis sûr que je te dérange mais je ne pouvais pas faire autrement.
- Mais, c’est quelle heure ?
- 2 h 45 mon ami, et je suis le plus heureux des hommes ! Je suis a-mou-reux Marco !
- Hein, qu’est-ce que tu racontes ?
- Elle s’appelle Irène, elle a les yeux de Gena Rowlands. Cette nuit, elle dansait comme une déesse sur Prince au Whisky à gogo. On s’est regardé un siècle avant que je l’invite à boire un verre au bar. Vodka. Tu te rends compte, elle tourne à l’herbe de bison ; on s’est raconté nos vies, on a dansé, on a rebu. Et maintenant, elle est là, elle m’attend dans la bagnole.
- Oh Gégé, je te ferai juste remarquer que tu étais déjà amoureux le mois dernier et encore celui d’avant. Et que tes histoires récentes n’ont jamais dépassé la deuxième pizza au feu de bois en tête-à-tête. Et…
- Justement, là, c’est pas pareil. Je t’appelle tout de suite. Je l’ai à peine embrassée que je lui ai dit : "Faut que je prévienne mon copain Marco." Et puis je suis tellement heureux que je vais te faire un cadeau : tu veux un beau chou ?
- Hein, mais vous avez vidé la bouteille de Zubrowka ou quoi ?
- Mais non, mon Marco, j’ai les deux pieds dans la glaise. En revenant du Whisky à gogo, je me suis arrêté dans le jardin du père Henri en me disant : "Je vais faire un ca