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Libération

Delbard, les roses et l’épine du chômage

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publié le 20 février 2012 à 0h00

Comment faire parler d'eux ? Des salariés qui risquent de perdre leur boulot, c'est devenu une rengaine. Difficile à vendre aux médias, loin de Paris. Pourtant, sur le répondeur téléphonique, des salariés nous avaient laissé trois messages. Ils appelaient du «Massif Central», parlaient d'une entreprise «familiale» placée en redressement judiciaire. La pépinière Delbard fabrique des roses et des arbres fruitiers. Cent vingt-huit salariés. Vendredi, enfin, ils ont eu leur «actualité». Solidarité des gens sur le fil du rasoir, rongés par l'inquiétude de leur avenir, une délégation de Lejaby est venue à leur rescousse, à Montluçon (Allier). Depuis, les employés de la pépinière ont été comparés par les médias aux «Lejaby de l'Allier». Voilà, ils sont dans la boucle, on va pouvoir désormais les appeler «les Delbard». L'Agence France Presse a commis une dépêche. C'est le début d'une forme de reconnaissance.

«Les gens sont totalement désappointés, et surtout fatigués, explique un membre du comité d'entreprise de la pépinière. Ils voudraient surtout savoir à quelle sauce ils vont être mangés.» Deux offres ont été faites aux Delbard. L'une reprendrait la division «recherche et développement», mais elle est jugée irrecevable : elle ne concerne «que» 15 salariés. L'autre, un brin plus ambitieuse, conserverait 70 salariés. Ça veut dire que 52 vont devoir gicler. Réponse le 16 mars.

Cette perspective crée, on s'en doute