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Libération

A l’hôpital, les lits font grincer des dents

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publié le 21 février 2012 à 0h00

Ce sont des témoignages tout simples qui circulent sur le système internet de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Ce sont des médecins qui racontent leur quotidien. Ils pointent des aberrations, quand ils ne dénoncent pas des mises en danger de patients. Ainsi, le Dr Pierre Taboulet, chef de service des urgences à l'hôpital Saint-Louis. L'homme est sérieux, très reconnu dans son entourage. Voilà ce qu'il écrit : «A l'hôpital Saint-Louis, autour de minuit, nous admettons toutes les nuits en étage des patients à partir des urgences.» Mais voilà, ces patients vont être hospitalisés dans de mauvais services, faute de place dans le service adéquat. Par exemple, ils vont être hospitalisés en chirurgie pour un problème médical. «Cela concerne environ 400 malades par an.» Tout de même.

Autre exemple : «A l'hôpital Saint-Louis, nous ne pouvons pas hospitaliser deux malades par nuit, faute de lits. Nous demandons aux patients qui n'ont pas pu être hospitalisés alors qu'ils devaient l'être de revenir le lendemain pour trouver avec les spécialistes d'étage une possibilité d'hospitalisation», explique le médecin. Il ajoute cependant : «Heureusement, les spécialistes nous aident du mieux qu'ils peuvent, et l'administration est facilitante.» Pour autant, Pierre Taboulet, un rien désabusé, lâche à la fin de son message : «Malheureusement, c'est pire ailleurs. Ça s'aggrave partout.»

Une autre anecdote pour montrer jusqu'où pe