Al’heure où le Web et les caisses automatiques de supermarché tentent d’effacer les dernières traces d’intermédiation dans le commerce, les rues françaises voient surgir une vague assez baroque de distributeurs automatiques. Baroque, car touchant des produits aussi inattendus que le lait cru et les fromages bio, les parapluies, couches, pizzas, brosses à dents et fleurs coupées. Tout cela en plus des usuelles cannettes, capotes et autres friandises que nous avons l’habitude de voir dégringoler en mettant deux balles dans le bastringue. Mais toujours pas de journaux ni de cigarettes, pour des raisons détaillées plus loin.

Performance. L'installation d'un distributeur automatique de maroilles, un fromage du Nord que les Martiens nous envient, a fait quelque bruit il y a deux ans. C'était à Marbaix, un peu au sud de Maubeuge. La Voix du Nord avait titré : «Le premier distributeur de maroilles au monde», performance toute relative sachant qu'il y a peu d'amateurs de ce fromage entre la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Nigeria. Mais en France, savoir que l'on peut humer un maroilles vingt-quatre heures sur vingt-quatre est ressenti comme un pas significatif vers une civilisation d'ordre supérieur.

Le distributeur de lait cru bio nous vient, lui, d’Italie et se répand assez vite ici depuis deux ans. A Donville-les-Bains, dans la Manche, c’est le Gaec (Groupement agricole d’exploitation en commun) intitulé Entre terre et mer qui l’a installé l’été dernier en