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Libération
Tu mitonnes

C’était mieux hareng

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Chaque jeudi, réveil des papilles. Aujourd’hui, des rillettes de poisson et des haricots blancs aux anchois.
publié le 23 février 2012 à 0h00

Aquoi ça tient, hein, une drôle de virée ? A une petite fleur. Tous les ans, on a rendez-vous avec la jonquille au sortir de l’hiver, mais cette année elle nous a pris de court en plein mois de janvier, dans cet hiver qui ne se faisait pas. On a aperçu les premiers boutons oblongs et une frêle corolle jaune dans un endroit de l’Est parisien familier des jonquilles. Vous ne pouvez pas vous tromper : c’est au cœur du parc de la Villette, juste en face de la librairie jouxtant la Grande Halle. Les jonquilles s’égaient sur une croûte de terre sableuse au milieu d’un jeu de miroirs et d’arbustes. Des jonquilles en janvier ? On s’est dit qu’il y avait quelque chose de vraiment chamboulé au-dessus de nos têtes, que le temps était en train de devenir aussi zonzon que notre voisin Roro quand il se remet au rosé après son énième désherbage en maison détox.

Et puis le froid est venu. Remarque, c'était pas pour nous déplaire. On allait pouvoir enfin boire du vin chaud avec des moufles, mais on s'est dit aussi que c'était perdu pour les frangines de la Villette, qu'elles allaient finir en garniture florale chez Picard surgelés. Par acquit de conscience, on s'est quand même rencardé sur place après que le canal Saint-Martin se l'eut joué débâcle des glaces. Et là, on s'est retrouvé aussi baba que devant le Schmilblick : nos copines avaient résisté. Mieux, elles étaient aussi vaillantes dans le dégel que Mirza à vingt ans. On s'est dit alors qu'il fallait vérifier ailleurs l'état d