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Appelez-moi «Mademadame»

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Civilité . Quel terme pour succéder à la case «Mademoiselle» bannie pour l’administration ?
publié le 24 février 2012 à 0h00

Exit les «mademoiselle»,«nom d'épouse» et autre «nom de jeune fille» sur les formulaires administratifs. Depuis mardi, une circulaire de Matignon en a interdit l'usage dans tous les documents officiels. Une victoire pour les deux associations Osez le féminisme et les Chiennes de garde qui avaient lancé cet automne une grande campagne intitulée «Mademoiselle la case en trop» jugeant ce distinguo discriminatoire puisque ne s'appliquant qu'aux femmes.

«Mizz». En attendant un effet boule de neige dans le privé (pour réserver un billet de train à la SNCF, une place de concert sur un site internet ou pour la moindre carte de fidélité, les femmes doivent également remplir leur civilité), quelle sera désormais la place du mademoiselle dans le langage ? Interdit aussi ? Rien n'est prévu dans la circulaire du Premier ministre.

L’écrivaine (même si elle n’aime pas trop la féminisation des professions), Isabelle Sojfer a la solution. Voilà un an qu’elle a créé et milite pour le «mademoidame», une troisième civilité féminine destinée à supplanter madame et mademoiselle dans les conversations. Pas de case supplémentaire dans la paperasserie, juste une même et unique dénomination pour toutes les femmes quand on leur parle.

Complexe ? «Introduire un nouveau mot dans le langage permet de coller à une réalité, explique Isabelle Sojfer. Les termes madame et mademoiselle n'ont plus aucun sens - hormis celui de faire perdurer les discriminati