Première scène : la chef de service d'un ministère tente de mobiliser un de ses collègues pour l'organisation de la journée contre l'homophobie. L'homme soupire, sceptique et goguenard : «Il y a peut-être des sujets plus urgents ?» Sa supérieure insiste : «Ça ne vous paraît pas important ?» Lui enfile les perles sur l'homosexualité en demandant s'il ne faudrait pas non plus que le ministère monte un char pour la gaypride. Et conclut, sûr de son fait : «On est dans un ministère, au cœur de l'Etat, on n'est pas homophobes ici.» Les deux personnages ne sont pas des fonctionnaires mais des comédiens de la compagnie Théâtre à la carte. Ils interviennent dans les entreprises pour tenter de sensibiliser les salariés sur des questions spécifiques.

Ce jour-là, ils sont à Vincennes (Val-de-Marne), au centre formation d’un grand ministère, devant une centaine d’agents à qui ils parlent de «genre» : homophobie et égalité femmes-hommes. Les agents sont tous «référents diversité» dans leurs différents services (c’est à eux que peuvent s’adresser leurs collègues en cas de problèmes), ils sont donc, a priori, déjà sensibilisés à ces questions.

«Climat». Lorsque Vincent Priou-Delamarre, comédien et auteur des saynètes, leur demande s'il y a des problèmes d'homophobie dans leur cadre de travail, les têtes bougent latéralement. Non, non, pas de ça chez nous. Et puis, finalement, une femme lève la main : «Il y a quand même des blagues parfois sur le