En plein hiver glacial, entre citronniers et mimosas gelés, une petite foule se presse une fois de plus au vernissage de la Villa Noailles. Cela intrigue. Et en dit long sur l’intérêt qu’un nouveau public de mordus porte à l’architecture. Juchée sur sa colline de Hyères, la maison moderniste, imaginée par Robert Mallet-Stevens en 1923, reconvertie en Centre d’art et d’architecture, assure depuis dix ans ce rendez-vous de février, défricheur et stimulant.
La Villa a présenté les premières expositions consacrées à Lacaton & Vassal, Patrick Bouchain, Rudy Ricciotti, avant qu’ils ne soient reconnus. Cette année, pas de monographie au programme, mais neuf maisons, conçues par neuf architectes européens. Parmi eux, le seul Français, Rudy Ricciotti, qui a réalisé des villas sur la Côte d’Azur et le récent Musée Cocteau de Menton (1), fait figure de parrain méditerranéen face à de plus jeunes bâtisseurs venus du Portugal ou d’Irlande.
La tête chercheuse de cette sélection, l'architecte marseillaise Florence Sarano, justifie son choix : «La maison est souvent une première œuvre, qui porte déjà toute la démarche et le vocabulaire d'un architecte. C'est aussi l'occasion d'explorer trois directions qui se dessinent avec ces neuf réalisations : l'image iconique, la maison enfouie dans le paysage et le refus du mimétisme avec le contexte.»
L’exposition, qui se déroule en cinq étapes, rassemble programmes, portraits des habitants, plans détaillés, maquettes, objets personnels et film