On dit de lui qu'il est le plus français des chocolatiers belges. Mais, attention, y voir une nouvelle tentative d'assimilation des talents d'outre-quiévrain par l'ogre gaulois, serait un grave contre-sens. Pierre Marcolini, c'est la haute-chocolaterie united colors revendiquée. Tant dans les choix de ses fèves qui redessinent à eux seuls le planisphère, que dans ses alliages qui tiennent parfois de l'hérésie.
Si Marcolini, fils d'immigrés italiens originaires de Vérone, voue une tendresse particulière au patrimoine chocolatier belge, celui des bonbons généreux, gras, et beurrés à souhait, ses créations fines et élégantes agissent de ce fait en un subtil contre-pied. Et tout le talent du bonhomme réside dans ce tour de force : malgré cette entorse au règlement, les Belges continuent de le consacrer au rang de fierté nationale. Ainsi, le site gastronomique belge épicurien.be parle de lui comme «d'un grand monsieur». Serge Guérin, fin observateur du marché français, parle lui «d'un avant-gardiste ayant tapé dans la fourmilière.»
Résident du quartier cosmopolite bruxellois des Sablons, Marcolini s'en nourrit. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir émerger sa série «Interdit aux mineurs», dans laquelle il rejoue à la manière d'un équilibriste, et sous forme de macarons, les cocktails mondiaux les plus cultes. En quelques semaines, le vodka melon, le limoncello et le rhum coco font leur entrée parm