Il est rare de voir le musée des Arts décoratifs à Paris se transformer en atelier, en espace de création plus que d’exposition. Et pourtant, jusqu’à vendredi dernier, pendant deux semaines, c’est un petit studio de stylisme qui s’était monté dans l’enceinte du Louvre. Les mannequins de bois se mêlaient aux chutes de tissu et une vingtaine de jeunes gens, de toute origine, bataillaient avec le pli d’une robe à larges épaulettes ou la courbe d’une botte faite de pentagrammes. Ils ne sont pas couturiers (et ne le seront peut-être jamais) mais architectes, inscrits dans ce séminaire organisé par l’Architectural Association, école londonienne considérée comme le zénith du milieu et par laquelle transitèrent Zaha Hadid, Rem Koolhaas, David Chipperfield ou Ron Arad.
Passerelles. Devant l'instigateur du projet, Jorge Ayala (lire page suivante), et quelques professeurs, ces étudiants ont tenté d'établir des liens entre mode et architecture, de dessiner des tenues qui empruntent aux apports des deux disciplines. Pas très fair-play, la hiérarchie culturelle a la manie de dissocier radicalement les deux genres, qualifiant l'un d'activité frivole et l'autre de discipline sérieuse. D'un côté, la vision sociale, politique et un poil mégalo de l'architecte. De l'autre, l'ambition futile, saisonnière et commerciale du styliste. Béton contre tulle, ciment contre soie.
Mais tapons les mots clés «mode» et «architecture» dans n'importe quel moteur de recherche. Sur l'écr