Né en 1942 en Angleterre, mais vrai Milanais depuis les années 70, George Sowden a travaillé longtemps pour Olivetti, dans l’électroménager industriel. Et participé activement au mouvement révolutionnaire postmoderne Memphis, impulsé en 1981 par Etorre Sottsass. George Sowden a créé il y a deux ans sa propre entreprise d’objets de table en céramique.
Comment est née cette aventure?
J’ai eu envie de créer une cafetière nouvelle, plus universelle, pas italienne. Elle est en céramique, avec un filtre en acier inoxydable microperforé. Cela n’existait pas. C’était une bonne idée. Mais où fabriquer ce produit ? Je suis parti en Chine, faire le touriste dans les usines. Je ne connaissais personne, il fallait inventer une collaboration correcte et respectueuse avec des entreprises, comprendre, avoir de la patience.
Pourquoi ne pas produire en Italie ?
Cela serait devenu un produit de luxe, la cafetière Sowden vaut 60 euros. J’attendais cela depuis quarante ans. Mais aujourd’hui, j’ai acquis l’expérience nécessaire. Avec Olivetti, j’ai appris le système de production. Du temps de la mécanique, l’organisation du travail était statique. L’électronique a tout changé, surtout le management. Le marketing a remplacé l’innovation. Le design a été vidé de sens, on propose des produits avant tout «vendables». Il me fallait me reconnecter autrement avec les manufactures.
Ce n’est pas de l’autoproduction ?
Non, je fais fabriquer ces objets dans le sud de la Chine. Avec le Net, c’est très proche. Et j’ai des distributeurs, dont 800 points de ventes en Allemagne, aux Etats-Unis, dans le nord de l’Euro