Trois cent vingt mille habitants, c'est grosso modo la population du XVIIIe arrondissement de Paris. Ou de la ville de Nantes. C'est aussi celle de l'Islande, cette minuscule nation perchée dans l'Atlantique Nord qui prend des allures de laboratoire sociologique. Question égalité des genres, l'île ne cesse de tester des solutions innovantes sur sa population échantillon. Dernière expérience en cours : donner les commandes de la société aux femmes (Libération du 25 avril).
Récapitulons, une femme élue évêque fin avril (une première dans l’histoire du pays). Une autre, 37 ans, enceinte, vraisemblablement élue le 30 juin présidente de la République. Et une Première ministre homosexuelle revendiquée aux manettes depuis janvier 2009.
Héritières. Le pays peut déjà s'enorgueillir d'un palmarès inédit de mesures pro-parité : gouvernement à 50% féminin, congé parental pilote, élaboration en cours d'une sorte de norme ISO sur les salaires pour parvenir à l'égalité. Et reconnaissance de l'homosexualité avec, depuis juin 2010, un même contrat de mariage pour les homos et les hétéros.
Evidemment, tout cela n’est pas tombé du ciel. Les Islandaises revendiquent depuis longtemps une place à l’égal des hommes. Elles ont obtenu le droit de vote dès 1915. Leurs héritières ont pris le relais, et la première loi sur l’égalité des genres fut votée en 1976, créan