Qui n'a pas acheté un disque à la seule vue de la pochette? L'art de la jaquette a ses stars aussi célèbres que les groupes dont ils ont contribué à façonner l'image. Depuis les années 80, le terrain de jeu des graphistes s'est réduit comme une peau de chagrin, du choyé vinyle éclipsé par le format timbre-poste du CD puis la vignette microscopique des librairies d'iTunes ou sites de streaming. Pourtant, en ces temps dématérialisés, où il suffit d'ouvrir le robinet à musique, le visuel est plus présent que jamais, décliné sous forme de show audiovisuels, de clips ou d'application smartphone.
Vivifiant. «White Noise», exposition présentée aux Subsistances à Chaumont, dédiée au «graphisme qui fait du bruit» met le curseur au bon endroit, sans nostalgie déplacée, entre découverte d'un patrimoine graphique méconnu - avec la rétrospective Barney Bubbles - et laboratoire des mutations en cours. Installation interactive, label conceptuel, longs métrages musicaux, collage YouTube, jamais le dialogue entre le son et l'image n'a semblé plus fertile.
En atteste l'installation de Shoboshobo, alias Mehdi Hercberg, qui incarne le retour vivifiant de l'autoproduction et du do it yourself, cher au mouvement punk. Son dragon monumental forme le cœur battant de «White Noise», gardé par une armée de zombies bariolés qui hurlent au passage des visiteurs ou crachent des extraits musicaux. On s'engouffre dans sa gueule béante, escorté par une galerie de pe