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Over the Rimbaud

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Tu mitonnes !dossier
Tu Mitonnes. Chaque vendredi, passage en cuisine. Aujourd’hui, la quête d’une terrine à Charleville-Mézières, berceau du poète.
publié le 21 juin 2012 à 19h06

Tout ça, c'est la faute de la terrine. Oui, la terrine Rimbaud : viande, gras, foies de porc et volaille, œufs, sel, épices et aromates. Une recette ardennaise déposée sous le label Ardennes de France et qui nous emmène à Charleville-Mézières, préfecture du département, 50 000 habitants et berceau du poète Arthur Rimbaud (1854-1891). «Quoi ?», vous allez dire. «Pourquoi prendre le dur pour une vulgaire histoire de pâté baptisé du nom d'une célébrité du cru ?» Premièrement, parce que toute histoire de charcutaille est bonne à prendre : derrière l'assemblage goûteux de viandes, de tripes et d'assaisonnements, il y a d'irremplaçables recettes qui ne sont pas encore passées à la moulinette de l'oubli. Deuxièmement, parce que tout produit dérivé d'une gloire locale, aussi insignifiant soit-il (tee-shirt, casquette, mug, confiserie…), mérite le détour : il évoque, en effet, des tranches de vie pas piquées des hannetons, des épopées minuscules mais sublimes que le mépris nous priverait de connaître.

Salade Arthur. Dans le cas présent, il faut imaginer une arrivée au pays de Rimbaud, vers 9 heures du matin, dans un TGV quasi-désert depuis Reims. Dès la sortie de la gare de Charleville-Mézières, on frôle la bruine et les mots du poète devant le kiosque à musique, délicate dentelle de fer forgé légendée par le poème A la musique : «Sur la place taillée en mesquines pelouses, square où tout est correct, les arbres et les fleurs, t