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Pourquoi cette obsession française ?

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publié le 22 juin 2012 à 22h06

Matière que les Français dévorent à gogo à travers des best-sellers, l'histoire peut aussi se piquer d'être un objet de passions quand elle devient discipline scolaire. «Il y a bien quelques Anglais pour se plaindre que les élèves ne connaissent plus Churchill mais, chez nous, c'est toute la société qui a des attentes presque intenables sur l'enseignement de l'histoire, lance un agrégé. On attend de nous qu'on enseigne tout ! Il y a derrière l'idée que l'histoire scolaire est un élément structurant de la République et que, sans elle, pas de bons citoyens.»

«C’est émotif, familial, générationnel, mémoriel, analyse Hubert Tison, secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG). Dès que l’on tente de la supprimer dans certaines sections - et cela fait trente ans qu’il y a des tentatives -, il y a mobilisation. Nous sommes, plus que nos voisins, attachés aux grands hommes, aux grands événements. Il faut dire que notre histoire est très riche, sans être plombée, comme les Allemands, par la Seconde Guerre mondiale».

Cette discipline est une vieille histoire. Dédiée à l'histoire sainte aux XVII et XVIIIes, laïcisée au XIXe, gravée dans le marbre sous la IIIe République lorsqu'il fut question d'écrire un roman national. «Dès ce moment-là, l'enseignement de l'histoire a été connecté à la question de l'identité nationale, renchérit Laurence de Cock, prof d'histoire-géo à Nanterre e