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Libération

Chez Jean-Pierre Charlot, un volnay qui sait prendre de la distance

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publié le 28 juin 2012 à 19h06

L’autre soir, une bouteille m’a tenu compagnie le temps du match Espagne-Portugal. La rencontre était ennuyeuse, beaucoup plus que le vin. Un volnay premier cru Les Frémiets du domaine Joseph Voillot, que dirige Jean-Pierre Charlot. A chaque gorgée, les souvenirs débordaient sur les ailes, me ramenaient vers ce vigneron que j’aime bien. La première fois, j’avais un peu loupé le rendez-vous.

Nous avions repéré son nom dans le Rouge et le Blanc , revue qui est au bon vin ce que la Vie du rail est au chemin de fer : un magazine sérieux, passionné et intègre. Nous devions nous retrouver à quelques-uns au domaine, mais j'avais raté la sortie d'autoroute, puis m'étais perdu comme un couillon entre Beaune et Volnay. J'étais arrivé pile à la fin de la dégustation, Jean-Pierre Charlot se tenait à l'entrée de son caveau, goguenard : «C'est bien, vous avez l'air débrouillard !» Il avait cependant accepté de recommencer la dégustation le lendemain, un dimanche. Dans la cave voûtée, le vigneron avait aligné neuf bouteilles de volnay et pommard. Ce fut une torture délicieuse d'essayer de distinguer les nuances d'un cru à l'autre, d'un lieu-dit à son voisin.

Jean-Pierre Charlot est une bible sur le vin. Il a longtemps enseigné l'œnologie à Beaune avant de reprendre, sur le tard, la direction du domaine de son beau-père. Il s'intéresse au monde, aux gens, relève la tête de ses vignes, prend de la di