Il est là devant vous, trois paniers de légumes cueillis quelques heures plus tôt dans son jardin de la Sarthe. Il compose un bouquet, explique comment les couleurs, complémentaires ou ton sur ton, donnent une indication importante sur les mélanges possibles. En deux temps trois mouvements, il vous fait une de ces salades dont on se souviendra longtemps. Puis, fort de ces nouveaux savoirs, on compose la suivante avec lui. L’immense Alain Passard, l’un des chefs français les plus commentés et respectés dans le monde, est là pour vous.
Souriez, vous avez la chance d’être à Nantes et d’assister à l’un des Ateliers du goût organisé pendant la deuxième édition du festival les Goûts uniques (1) - lui-même intégré dans le Voyage à Nantes -, mais aussi tout au long de l’année par le Lieu unique (LU). Que l’on sache, l’expérience est effectivement un privilège et ce parce que, dès 2005, l’équipe du Lieu unique s’est mise à poser la question du cuisinier-artiste. Elle fait toujours débat.
Affiche. Si nul ne remet en cause la légitimité des chorégraphes, musiciens ou metteurs en scène dans les lieux de culture, qui décide qu'un cuisinier, artisan, commerçant de son état, peut acquérir le statut d'artiste et devenir l'enjeu d'une programmation culturelle ? Faute d'avoir trouvé les bases théoriques qui permettraient avec certitude de définir ce passage, LU a décidé qu'il fallait valider, ou pas, l'hypothèse par l'expérience, et mettre le public dans la position de saisir t