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Libération

Un roussillon en pleine poire

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publié le 5 juillet 2012 à 19h07

La mère de Sergio faisait toujours le même geste lorsqu’elle préparait les pâtes. En retirant la casserole du feu, elle versait un peu d’eau bouillante au fond du plat où attendait déjà l’huile d’olive. Sortie de la passoire, la pasta venait tremper là-dedans, et ainsi ne séchait jamais. Les Zamito étaient d’origine italienne, les parents venaient de Sicile. On vivait dans la même cité et j’adorais manger les pâtes chez eux. Depuis, je ne prépare jamais les spaghettis sans repenser au geste de la mère de Sergio.

L’autre soir, j’ai sorti du frigo une petite boîte de câpres conservées dans le sel. Je les ai rincées soigneusement puis, quand les pâtes ont été prêtes à la dent, j’ai versé l’eau bouillante au fond du plat, puis les spaghettis, l’huile d’olive et les câpres. Mais le plus dur commençait. Trouver un vin qui aille avec des spaghettis, ça va. Mais avec des câpres ? Justement, une muse bien inspirée m’avait recommandé la veille la cuvée «Macache», de Jean-Sébastien Goian. Encore un Français d’origine italienne, qui a d’abord été technicien de maintenance, puis coursier à Paris. Il était fasciné par le vin, copain avec Philippe Pinoteau, du Baratin de Belleville - encore un ancien coursier -, et un jour il a franchi le pas, s’est formé, a commencé à travailler chez quelques vignerons, dont Thierry Puzelat en Touraine ou Jean-François Nick, des Foulards rouges, en Roussillon. Ce dernier l’a laissé vinifier sa première cuvée puis, en 2008, Goian a acheté ses vignes, dans l