Quelques gouttes avaient rafraîchi la ville. J’avais fait la connaissance de Joseph et Elsa en goûtant leur drôle d’aïoli revisité, quelques semaines plus tôt. Des poissons et légumes à la cuisson précise, pour garder fermeté et croquant, accompagnés de petites sauces qui variaient un peu de l’ail qui vous plombe la soirée. Traiteurs, Jo et Elsa venaient d’acheter un pas-de-porte pour ouvrir un restaurant à l’automne, pour l’instant en travaux. Je leur ai proposé de cuisiner en vue d’une dégustation de vins corses. L’idée leur a plu. La table dressée devant le futur resto, sur le trottoir.
La cuisine a tenu dignement le crachoir aux vins. Une patte généreuse, très maîtrisée. En préliminaire, de gros haricots verts très croquants et des champignons bien fondants, préparés en tempura, ont fait copain-copain avec la cuvée biancu gentile d’Yves et Sandrine Leccia. Une robe tirant un peu sur le vert, comme le frais vino verde portugais, avec comme lui un peu de gaz, fines perles qui augmentent la fraîcheur avant quelque chose de floral, une pointe d’amande amère. Ensuite, une cascade de plats, dont une omelette fondante au figatelli, des légumes à la vapeur nappés d’une faisselle très légère, et surtout des magrets finement fumés qui avaient fait un aller-retour très rapide dans une poêle avant d’être servi avec du wasabi. Un délice addictif ! Là-dessus, la cuvée A Murteta de Lina Venturi-Pieretti en cap corse, millésime 2008. Un vin 100% alicante, cépage homonyme de celui que l’o