«Tu vois là, le vin quand tu le passes de la cuve à la bouteille, eh bien il ne comprend pas.» Mylène Bru parle du vin à la troisième personne du singulier, comme le personnage vivant qu'il est, et dont elle suit les mouvements avec empathie. Quand Mylène vous explique qu'il faut prendre un virage à droite, elle fait le geste avec la main, car tout chez elle sert à l'expression. Les paroles du vin n'étant toujours pas perceptibles par l'homme, elle se sent une obligation de substitution. Et puis Mylène Bru aime les Twingos, les modèles anciens avec plein de vitres, y compris sur le toit, « parce que j'aime quand c'est ouvert… ».
Hors GPS Ne cherchez pas la propriété de Mylène Bru, elle est introuvable, quant à sa cave, aucun modèle de GPS à ce jour n'a pu aider le moindre livreur de bouchons ou de cartons à y arriver. Elle est une vigneronne discrète, voire minimaliste, qui préfère dominer 5 hectares disséminés dans la garrigue que de se perdre dans des habits trop grands pour elle. Une fois arrivés au bout d'un chemin dans un désert à une vingtaine de kilomètres de Clermont l'Hérault, on croit comprendre pourquoi l'une de ses cuvées s'appelle Far West. Et puis non. «Quand j'étais ado, j'étais fan de Truffaut, j'ai vu tous ses films. Dans ma chambre, j'avais un poster de la Nuit américaine, où l'un des personnages dit qu'un tournage, ça ressemble au trajet d'une diligence au Far West. D'abord, on espère faire un bon voyage, et puis très