Menu
Libération
Portrait

Une dilettante qui ne s'arrête jamais

Article réservé aux abonnés
Indre-et-Loire. Sur les appellations de vouvray et de bourgueil, Catherine Breton et son mari Pierre vinifient, chacun à leur façon, des flacons de caractère. Et l’été, la sacrée dame rallie l’île d’Yeu pour y vendre... du vin.
publié le 10 septembre 2012 à 13h41

Le parcours de Catherine Breton ressemble à une longue émancipation. Elle fait du vin sur Vouvray, terroir d’origine de sa famille, et à Bourgueil, terres de la famille de Pierre, son mari. Là, elle vinifie aussi ses propres cuvées, en rouge comme en blanc. Portrait en trois mots-clé.

Origines «J'ai dû faire des détours pour y revenir.» La famille était originaire de Vouvray, l'arrière-grand-père était parti à la guerre de 14 avec ses deux fils. Ils sont tous revenus, mais le vieux n'a pas supporté de rester au village où tous ses copains étaient morts. Il est parti en région parisienne, est devenu mandataire aux Halles. Un grand-père tenait un bistrot à Paris et Catherine vivait, elle, à Romainville mais l'aidait à mettre en bouteille le vin qui arrivait en barriques. Puis son père s'est réinstallé, sur le tard, dans les vignes de la famille, après avoir vendu l'affaire de Rungis. Il avait 57 ans et «aurait aimé être un jeune vigneron». Elle, de son côté, se sent banlieusarde.

En 1988, alors qu’elle est devenue comptable, elle vient aider son frère sur un stand de Vinexpo, à Bordeaux. Elle tombe sur une bande de furieux amoureux du vin, dont François Morel (rédacteur en chef de la revue Le Rouge et le Blanc), et Pierre Breton, vigneron de Bourgueil. Elle leur présente les vins, reconnaît qu’elle n’y connaît pas grand-chose. Pierre Breton lui dit qu’elle ferait mieux de ne plus parler de vin, ou d’aller à l’école, pour apprendre. Elle le pren