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Libération

L’angoisse de la préservation

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La conservation du patrimoine en débat à Bordeaux.
publié le 26 septembre 2012 à 20h56

La question du patrimoine a rebondi dans les nombreux débats d'Agora 2012 qui ont réuni aussi bien le cinéaste Gaston Kaboré que des promoteurs. La conversation entre Alain Juppé et Rem Koolhaas était très attendue. Mais ce fut un jeu d'esquives. L'homme d'Etat international est redevenu maire de Bordeaux, droit sur son centre-ville, défendant le classement de l'Unesco «comme une garantie contre l'homogénéisation des villes». L'architecte théoricien néerlandais (agence OMA, prix Pritzker 2000) a distillé avec parcimonie sa pensée en mouvement : «Il ne faut pas mettre toute la valeur d'une ville dans son centre.» Il a rappelé sa thèse, «la perspective angoissante d'un monde patrimonial qui s'étend toujours plus. 12% de la surface planétaire est aujourd'hui soumise à un régime de préservation naturelle ou culturelle. Si on décide de ce qu'il faut garder, on peut aussi faire l'inventaire de ce qu'il faut détruire… Et recommencer la ville, plutôt que de l'étendre en permanence». L'auteur de New York Délire et de la Ville générique a aussi lâché «que la tour était une forme épuisée, tellement associée à la promotion qu'il faut résister à ça». En r éaffirmant l'importance de l'urbanisme par rapport à l'architecture, s'appuyant sur New York, où l'on garde le même modèle urbain, mais en changeant l'architecture en permanence. Rencontrant là la vision de Marc Barani.

La biennale a par ailleurs joué de différents registres