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Libération

D’humeur rognon

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Tu mitonnes. Chaque vendredi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, un gueuleton qui chasse le blues de saison.
(Photo Emmanuel Pierrot. Vu (emmanuelpierrot.com))
publié le 27 septembre 2012 à 20h16

Photo Emmanuel Pierrot. Vu (emmanuelpierrot.com)

A quoi ça tient un gueuleton ? Amorces de réponses : une humeur virant au beau fixe, un attroupement impromptu de fines gueules, une grosse fringale après une semaine de pénitence, une poignée de solitudes qui ont peur du noir, deux regards ne voulant pas se quitter le soir venu. Il y a un peu de tout ça, hein, dans nos souvenirs de plateaux de fruits de mer place Clichy, de couscous merguez chez Idir, de cocotte de joues de bœuf avec polenta blanche chez Pierrot.

Mais avant d'être un menu, un gueuleton, c'est souvent une embuscade. Tiens, l'autre soir, on est tranquillement en train de déguster l'excellent A table avec Charlie Chaplin (1) avec qui on se découvre une passion commune pour les harengs saurs au petit-déjeuner, quand ça cogne à la porte. Trois coups. C'est le Grand. Il a sa mine chiffon des soirs de grand vent. Style chien triste qui s'emmerde à cent sous de l'heure. «Je peux entrer ?» qu'il dit. Bien sûr, mon prince, qu'on pense, attends que je descende le pont-levis et tu vas pouvoir déverser ton blues de saison sur mon Boukhara (tapis d'Orient).

Cigognes. Parce que le Grand, passé le 21 septembre et l'orée de l'automne, il a le «cœur en béchamel», comme il dit, «avec de gros grumeaux de cafard» à l'intérieur. Remarque, ça le travaille aussi au printemps. Et le Grand a une théorie là-dessus. Le printemps et l'automne ne sont pas des saisons pour lui, mais des pur