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Libération

Avec Glenglassaugh, le whisky fait son Revival

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publié le 27 décembre 2012 à 20h56

Un paysage aussi épuré qu’un haïku japonais. Un chemin qui gambade au creux d’un vallon, une ferme aux allures d’ermitage, trois arbres, une petite rivière, une vingtaine de moutons, une lande sauvage à perte de vue sur des terrains bien cabossés et pas une ligne électrique pour saboter ce décor d’une pureté à fendre l’âme. On est à Glenglassaugh, dans les Hautes Terres d’Ecosse. C’est un endroit idéal pour qui veut se paumer, oublier les vanités du monde. Mais Glenglassaugh, c’est aussi le nom d’une vieille distillerie - fondée en 1875 - qui, comme dans les contes, vient de se réveiller d’un long sommeil et lancer, en 2012, un nouveau whisky. D’où son nom : Revival (1). C’est un beau single malt, ambré, fruité, avec des notes de poire et de vanille, mais les grands amateurs lui préféreront les flacons produits avant la mise sous naphtaline - comme on dit en anglais - en 1986, de la distillerie et qui, évidemment, sont autrement plus chers (1 700 euros pour le 40 ans d’âge).

Cette renaissance, le Glenglassaugh le doit à des investisseurs… néerlandais, surtout connus dans le domaine de l’énergie. Tout le paradoxe du whisky est là. C’est vraiment une industrie, avec toujours de gros enjeux commerciaux derrière. Mais c’est bien davantage : d’abord une saga, qui commence en Orient d’où les moines irlandais - et non écossais - rapporteront les secrets de la distillation des parfums avant d’inaugurer les premiers alambics. C’est ensuite une relation toujours étroite et tourmentée a