Des fraises Tagada et des marshmallows à portée de main pour consoler une bonne dose d'amertume. Et Julianne, 18 ans, lesbienne, se lance : «Moi, dimanche, j'y suis quand même allée à la manif des contre. On était quatre avec une banderole : "En quoi ça vous dérange ?" Tout ce qu'on voulait, c'était nous asseoir au milieu du Champ-de-Mars. Mais les contre arrivaient en masse et on n'a pas pu. J'ai été blessée, choquée par tout ce que je voyais et ce que j'entendais. Y avait des vieux, mais aussi des jeunes. Même eux ne nous ont pas parlé. Quand on a voulu s'approcher de l'estrade, on s'est fait virer. Je me suis sentie comme un parasite. Comme déshumanisée.» La jeune fille reprend son souffle et poursuit : «Ils mettent en avant la protection des enfants. Ils les font même défiler. Mais nous, ici à l'association du Refuge, on est bien placés pour savoir qu'un papa-une maman, c'est pas le meilleur modèle qui soit.» Créée en 2003 à Montpellier, cette association accueille, héberge et soutient dans la limite de ses 51 places les 18-25 ans mis à l'écart par leur famille.
Papas poule. Hier, inquiète de la multiplication des appels de détresse, l'association avait convié une bonne dizaine de ses jeunes «pensionnaires» parisiens à débriefer en présence d'Erwann Binet, rapporteur du projet de loi «mariage pour tous» et de Christophe Girard, maire (PS) homo assumé du IVe arrondissement de Paris. «Les jeunes ont besoin de soutien. Depuis