C’est donc la société Spanghero, propriété du groupe Lur Berri, qui aurait fait le coup du cheval. Spanghero est cette famille de rugueux rugbymen passés glorieusement au cassoulet puis au négoce de viande avant d’être rachetée (la boîte, pas la famille) par Lur Berri. Lur Berri, «nouvelle terre» en basque, un joli programme à l’époque pour un groupement de paysans devenu depuis un des leaders de l’agro-industrie sans frontière. Car elle était bonne au départ, l’idée des coopératives agricoles ! Mutualiser les contraintes, étaler et disperser les risques, partager les savoir-faire, former les successeurs. Oui, l’idée était belle et elle a fonctionné, mais alors comment en est-on arrivé là et surtout comment en sort-on ? Petit rappel des faits.
Si je me souviens du temps où mes maigres études de socio me poursuivaient, l'agriculture chez l'Homo sapiens servait à le nourrir, et avec les aléas climatiques et les progrès techniques, grosso modo jusqu'au XIXe siècle, en Occident, ça a marché. Evidemment pas de façon équitable, mais bon, on produisait ce dont on avait besoin pour se nourrir, c'était le bon vieux temps du néolithique. Eh bien c'est fini, le néolithique ! Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Michel Serres le philosophe et le docteur Olivier Coudron, professeur de micronutrition. Pourquoi disent-ils ça, ces irréfutables ?
Parce que, depuis les années 60, on sait par des études publiées dans la littérature scientifique que l'homme ne produit plus ce do