Il a suivi tous nos débats sur le mariage pour tous. S’y est invité. S’impatiente que les sénateurs qui commencent à examiner le texte de loi aujourd’hui ne scellent enfin l’affaire. Il est comme ça Boris Ottokar Dittrich. Pugnace, tenace, inlassable défenseur de la cause homo. Boris qui ? Ce Néerlandais méconnu des Français, dont le visage un rien poupin lisse ses 57 ans, n’est autre que l’homme par qui le mariage gay est arrivé. Un pionnier qui peut se piquer d’avoir déposé une proposition de loi en faveur du mariage pour tous dès 1994, faisant des Pays-Bas le premier pays au monde, en 2001, à autoriser les unions homosexuelles devant monsieur le maire. D’abord avocat, puis juge, député du parti social libéral de gauche (D66), le voilà en charge des droits des LGBT au sein de l’organisation internationale Human Rights Watch.
Quelle a été votre contribution au débat français ?
Le 21 janvier, j’ai envoyé une lettre à tous vos députés pour leur faire part de notre expérience. Après douze années de recul, le bilan est le suivant : alors que, comme chez vous, les opposants avaient brandi le spectre d’une destruction de l’institution mariage, les unions maritales chez les hétéros ont augmenté. Pas de façon spectaculaire, mais de 5% quand même. Je voulais aussi faire part à vos députés de nos observations sur l’homoparentalité. Depuis vingt ans, les universités d’Amsterdam et d’Utrecht suivent un «échantillon» d’enfants élevés par des homos et les comparent avec d’autres qui grandissent dans des familles hétéros ou monoparentales.