Aquoi ça tient le souvenir d’un destin ? A ce que l’on appelle des «petites choses», hein ? Une montre en carafe dans un tiroir ; une carte postale dans un livre de Modiano ; un vieux Barbour élimé… En l’occurrence, l’autre jour, c’est un plat qui nous a rapiécé la mémoire : le vol-au-vent, encore appelé bouchée à la reine quand il est en portion plus modeste. Comment ça, ça ne vous dit rien ? Mais si, vous connaissez tous ce joli monument de pâte feuilletée et garnitures variées (abats, volailles, poissons, crème, champignons…), pilier des menus de première communion et des repas de baptême. Les 110 de Taillevent (1), une belle adresse dédiée aux mariages heureux entre les vins et les mets, a eu la bonne idée de remettre à sa juste place ce plat généreux (28 euros à la carte). Soit un vol-au-vent à la financière que l’on vous propose de déguster avec un choix de quatre vins, dont un côte du Jura et un chinon vieilles vignes. C’est en massacrant avec délice ce puits gourmand rempli de crêtes de coq, de ris de veau, de champignons et de crème que l’on a songé à Solange, reine de la bouchée, aujourd’hui envolée vers le vent éternel.
Opérette. On venait de l'autre côté de la Saône, du Rhône, des Vosges et même de Paris pour se vautrer dans ses croustades remplies de morilles, écrevisses, quenelles et autres trésors. Du fond de sa cuisine, elle faisait saucer des régiments de mangeurs qui récuraient ses cassolettes jusqu'à la dernière cuillèr