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Portrait

Jacques Séguéla, docteur Tant-Mieux

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Remède anticrise autoproclamé, le publicitaire éternel se fend d’une série de conseils censés répandre la bonne humeur.
Le publicitaire Jacques Séguéla. (Photo Lea Crespi pour Libération.)
publié le 27 mai 2013 à 19h06

A 79 ans, Jacques Séguéla serait en droit de raccrocher et de s'autoriser quelques plaisirs. Racheter un bateau. Se dorer la pilule sur sa terrasse d'Ibiza. Plus simplement prendre le temps de découvrir la collection automne-hiver de sa maison de couture fétiche, Prada. Après tout ce qu'il a fait pour la France ! La victoire de Mitterrand - «la force tranquille» en 1981 -, c'est lui. L'ascension de Vuitton - «l'art de voyager» au sommet des enseignes de luxe -, encore lui. «Carte noire, un café nommé désir», «Décathlon, à fond la forme», toujours lui…

Mais non. Consultant pour le groupe Havas, qui a absorbé son agence RSCG, en 1991, le publicitaire sillonne la planète avec l'énergie d'un petit jeune. La crise fait rage ? Il prend la plume et, malgré sa répugnance légendaire à se mettre en avant, réinvestit le champ de bataille médiatique. Il l'assure : «Je vais acheter tous les exemplaires de votre journal pour que personne ne lise mon portrait.» Cet homme n'est qu'abnégation. Comment ne pas lui tirer notre chapeau, comme à tous ces prédicateurs de 70 ans et plus qui sacrifient leur retraite pour nous montrer la voie ? Merci Jean d'Ormesson, Philippe Sollers, professeur Cabrol. Que serait le débat public sans la permanence de vos interventions ? Positiviste parmi les sages, le grand Jacques entend, avec son essai Merde à la déprime, administrer «une piquouze de bonne humeur» à ses concitoyens. Notre taux de fécondité