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Cour-cheverny : cuvée racée, anniversaire raté

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publié le 30 mai 2013 à 19h06

L’autre jour, un ami soiffard et connaisseur était de passage à la maison. Mais j’avais oublié de mettre un blanc au frais. Alors, rattrapant la boulette, je descends précipitamment à la cave, choisis un peu rapidement, hésite entre un riesling dont je le sais amateur et un vin qu’il pourrait plutôt découvrir. Et arrête mon choix sur un cour-cheverny. Le domaine des Huards, qui me régale depuis longtemps. Des vins très abordables et délicieux, de vieilles vignes (plus de soixante ans pour cette cuvée) et des vinifications assez techniques, très maîtrisées, précises.

J’attrape un flacon à la hâte et remonte pour le mettre une petite dizaine de minutes au frais, pas plus. Puis je débouche avant que l’ami mentionné ne meure de soif. Je verse et à la robe, dorée, superbe, je comprends tout de suite qu’il se passe quelque chose. Dans ma précipitation, je pensais avoir attrapé une bouteille de 2008. Je regarde, c’est une 2002. La dernière, que je gardais pour les 20 ans de la petite ! A en juger par cette acidité qu’elle conserve, qui soutient les vins blancs, les aide à bien vieillir alors qu’ils n’ont pas de charpente tannique, la cuvée Tendresse aurait sans doute très bien tenu jusqu’en 2022. Mais on n’en saura rien. Comme elle est ouverte, buvons-la bourrelés de remords.

Un curieux vin, le cour-cheverny. L’une des rares appellations qui n’utilise en blanc que du romorantin, dans des pays de Loire où le chenin est roi. On pourrait d’ailleurs s’y tromper, à la vivacité, aux petite