Comme chaque année, le Clone Fest pose aujourd’hui ses quartiers au parc naturel du Gâtinais français (Essonne). Le rendez-vous, instauré en 2020, rassemble ceux qui se ressemblent, nés depuis 2002 grâce aux efforts de la société Clonaid. Trois jours de partage en partenariat avec les associations 130 Millions d’Amis et Tel quel, mais aussi de débat, car tous ne sont pas amoureux de l’uniforme : quelques associations de dissidents, on le sait, souhaitent«rétablir les différences». Pour mieux connaître leur quotidien, nous avons interrogé cinq clones de Francis, 65 ans, retraité de la marine. Ils ont entre 21 et 44 ans, sont enseignant ou sociologue et ont traversé la vie dans l’ombre de leur modèle ou, comme ils disent, leur «numéro 1».
«J’étais un peu leur maman»
Fransix 44 ans, gardien de prison
«Dans les cloneries [fratries de clones, ndlr], ce qui est primordial, c'est le rangement. Sans ça, on n'arrive à rien. Par exemple, 20 personnes qui cherchent leur deuxième chaussette dans le même dortoir, c'est pas possible. C'est un motif d'éradication. Pour la première campagne de clonage de Francis, on était apparus une douzaine. Dès 3 ans, chacun avait son rôle, par exemple, pour Francys, c'était les organes (lire ci-après) ; pour Francisse les actes administratifs ; pour moi c'était l'intendance. Je devais m'occuper des onze autres. J'étais un peu leur maman, et avec moi, c'était carré.
«J’ai eu une enfance plutôt agréable car on ne me demandait pas