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Quand la Ugg nous pompe l’air

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Ça va ça vient. Moches, chères et perméables à l’eau, on les voit partout et ça nous défrise.
publié le 18 août 2013 à 19h06

En 2007, les chaussures moches ne se contentent pas d'être à la mode, elles sont chères et portées par tout le monde. Cela fait déjà plusieurs années que le modèle hippopotame alimente la polémique. Dans Elle, Pascal Monfort, sociologue à l'Institut supérieur européen de la mode (Isem), fait le point : «Avec la Ugg, on est à la recherche d'un glamour qui n'est pas premier degré.»

«Doudou». Ce n'est pas faux, et même tellement vrai qu'elle est une invitation au plagiat. Lydia, 23 ans, désargentée, a investi dans une authentique paire de bottes fourrées, qu'elle garde en bouillotte pour dormir et porte au soleil comme sous la neige. Elles ne sont pas imperméables, mais le vendeur ne l'a pas prise en traître, et malgré ses pieds mouillés ou qui transpirent, elle est en très contente. Victime de la mode ou de la régression ? «Un doudou à chaque pied», dit-elle.

C'est au silence de ses déplacements que l'on reconnaît la porteuse de Ugg, mais aussi quelques auteurs de fric-frac, qui comprennent très vite l'intérêt qu'ils auraient à l'adopter. D'ailleurs, ils l'adoptent. De Pékin à New York, et de Los Angeles à Tokyo en faisant un détour par Aix-en-Provence, il se vend plusieurs milliers de bottes fourrées tous les jours, à 300 euros la chaussure. «Mais que ferais-je d'une seule chaussure, à part jouer à la marelle à cloche-pied ?» se lamente Eve, 10 ans, qui a eu gain de cause. Par «nécessité», sa mèr