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Libération

Une omelette ? Même pois chiche !

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Tu mitonnes . Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, une recette pour les fauchés.
publié le 11 septembre 2013 à 20h06

Alors, ça y est, vous êtes rentrés. Pas terrible hein ? On vous épargnera ici le cambouis de la taule, genre «qui m’a gaulé ma chaise à roulements à bille ?» et les palabres sur la bronzette ou la taille de la piscine. Passe aussi la rentrée des gluons et les surprises de la semaine des quatre jours et demi. Ben quoi, vous aviez oublié qu’il faudrait aussi vous lever le mercredi matin ? On fera l’impasse sur la liste des fournitures scolaires, avec le compas déjà planté dans le lino par le mouflet. Non, nous, on va vous causer bectance de rentrée, soit un art aussi compliqué que peindre avec la bouche ou sculpter à la tronçonneuse.

Résumons les contraintes : vous êtes rentrés de vacances aussi fauchés que les blés d'hiver et aussi inspirés que la «petite salade de bienvenue» de chez Dakota Grill. Vue de votre frigo, la rentrée est aussi accueillante que le Chemin des dames en novembre. Un sachet de salade pas encore ouvert mais déjà fanée ; deux yaourts périmés qui se battent en duel ; trois tranches de jambon qui transpirent sous la cellophane. Manquent que les corbeaux pour chanter la misère. Avec ça, c'est sûr, septembre sera noir. Alors quand votre smala déboule le soir en braillant «Qu'est-ce qu'on mange ?» vous avez des envies de meurtres. C'est vrai, quoi, y a pas qu'à Marseille que la kalachnikov démange. Tout l'été, la tribu s'est gavée de pizzas et de moules-frites à Valras-Plage en ignorant superbement vos envies de ratatouille fraîche et de poisson grillé