Non mais sans blague, l'humour et sa flopée de vannes, plaisanteries et autres mimiques bouffonnes seraient-ils en passe de devenir l'un de ces tristes diktats dont le monde du travail a le secret ? Qu'on en juge par ces récentes offres d'emploi : «Hauts-de-Seine. Cherche ingénieur-développeur. Rigueur, autonomie, capacité d'abstraction et sens de l'humour» ; «Midi-Pyrénées. Cherche chargé d'études comptable international. Vous savez travailler avec des nationalités différentes et êtes doté d'un solide sens de l'humour», etc. De l'humour, toujours de l'humour ? Internet n'est pas en reste pour proposer toutes sortes de tests aussi fins qu'une ritournelle de Sébastien Patoche destinés à évaluer son «sens de l'humour au travail». Exemple : un collègue organise un pot de retraite. Vous lui offrez la Maladie Alzheimer pour les nuls. Ha, ha, ha ? Drôle d'époque. Au moins assez pour avoir poussé une cohorte de chercheurs à plancher sur le sujet et à livrer un gros dossier sur l'humour au boulot dans la revue les Mondes du travail. Dans le rôle du coordinateur, le sociologue Marc Loriol (1), chercheur au CNRS (IDHE-université de Paris-I Panthéon-Sorbonne).
Prôner le sens de l’humour jusque dans les offres d’emploi, est-ce nouveau ?
Disons plutôt que cela s'intensifie. L'humour, associé à l'esprit d'équipe, à l'adaptabilité, est de plus en plus requis chez les cadres intermédiaires. J'ai même vu passer récemment une offre d'encadrement d'une équipe technique requérant un «sens de l'humour à toute épreuve» ! L'humou