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Brownie soit qui mal y pense

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Tu mitonnes . Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, du chocolat pour les noctambules de supermarché.
publié le 25 septembre 2013 à 18h56

C'était l'autre soir à Monop aux alentours de 21 h 30, à cette heure fatidique où il faut remplir dare-dare son chariot sous le regard blasé du vigile. On devrait toujours faire la fermeture des supermarchés. La dernière demi-heure chez Carrefour Market ou chez Casino, c'est un peu comme feu la série policière de l'ORTF les Cinq Dernières Minutes : on ne peut pas dire que le dénouement soit vraiment spectaculaire, mais après s'être emmerdé 85 minutes devant le poste, on ne va quand même pas rater les aveux de l'empoisonneuse à la béchamel à l'arsenic ou l'inoxydable réplique du commissaire Bourrel : «Bon Dieu ! Mais c'est bien sûr…»

Solitaire. Chez Monop, c'est un peu pareil : on a souvent l'impression d'assister à une redif quand, au rayon des fromages, un peloteur compulsif tâte le séant d'une rangée de camemberts ou qu'une maniaque de la salade ensachée scrute avec un compte-fils un paquet de roquette pour dénicher une feuille flétrie. On passera aussi sur le chasseur solitaire que l'on croise dans le sillage d'une paire de Louboutin, et qui, hypnotisé par les semelles rouges, n'en finit pas de filocher sa brune de propriétaire entre le rayon sucre et café et les pêches au sirop. Sachant que les mornes plaines des grandes surfaces n'ont jamais été très giboyeuses pour la drague, notre prédateur risque fort de ressortir bredouille après le passage en caisse. On connaît tout aussi sur le vorace qui pousse son chariot av