Elle était de la première marche en 1996. A l'époque, Camille Barré était encore «un garçon androgyne» qui, avec une trentaine de transexuelles, manifestait pour plus de visibilité. Elle a vu les cortèges s'étoffer, d'une poignée à quelques milliers, et le mouvement Trans évoluer vers plus de diversité. Samedi à Paris, Camille Barré, 54 ans, désormais une des doyennes de la manif, marchera pour la 17e édition de l'Existrans, «la marche des trans, des intersexes et de celles et ceux qui les soutiennent». Et elle scandera encore et encore, des Invalides à l'Hôtel de Ville : «Trans, intersexes : une loi, des droits !»
Identité. Pas de chars, ni de sono à fond les décibels : l'Existrans, qui rassemble nettement moins de monde que sa cousine la Marche des fiertés, est moins festive. «Les premières marches étaient très graves : quelques participants portaient des masques de peur d'être reconnus», rappelle Karine Espineira, coresponsable de l'Observatoire des transidentités. «Mais si, depuis, nous avons inspiré d'autres pays et gagné en visibilité, globalement, rien n'a changé pour nous.» L'ambiance cette année risque d'être morose. «Bien sûr que le mariage pour tous a été une avancée concrète et importante pour les LGBT, et nous nous en réjouissons», explique Coline Neves, porte-parole du collectif Existrans 2013 qui