Et voici des séniles par-ci, des croulants par-là, mais aussi des antiquailles, des poussiéreux, des birbasses, des croûtons, des fossiles, des vétérans. Sans oublier les vieilles peaux, et tous ceux (et celles) qui sentent le camphre, quand ce n’est pas pis. Eh bien, vous savez ce qu’ils répondent, les vieux ? «Ça su-ffit !» Et encore, ça reste poli (ben oui, dans les clichés, le jeune cause mal, là où le vioque a du savoir-dire en stock).
En cette année 2013, les vieux, qu'on se le dise, se rebiffent. Et s'apprêtent à attaquer leur rituelle Semaine bleue, avec moult débats, activités conviviales (tel l'insubmersible thé dansant), mais surtout, pour la première fois (en soixante-deux ans d'existence), une marche. Ou plutôt des marches dans toute la France (1). Sur leur banderole, ce slogan : «Fiers de notre âge.» En filigrane, le thème «vieillir et agir ensemble dans la communauté», destiné à célébrer la contribution (mésestimée) des retraités à la vie de ce pays, et pas seulement quand ils décident de faire leurs courses avec le gros des troupes le samedi. Bref, l'occasion de dire haut et fort qu'on peut être «capables de dynamisme, même lorsqu'on est âgé», énonce Alain Villez, membre du comité national de la Semaine bleue, avant d'insister sur l'apport actif des vieux, notamment à la vie associative. Au fond, l'ambition est la suivante : en finir avec l'image de boulet des plus âgés… Gaffe, ils sont nombreux, et il y a du monde derrière eux. Tour du propr