«Je n'ai aucune envie de voir ses gosses ce week-end et, le pire, c'est que je ne peux rien dire. Même le penser fait culpabiliser» ; «ils m'énervent quand ils vont se plaindre à leur mère de choses insignifiantes que leur père, ou moi, avons pu dire» ; «j'ai pas envie de me pourrir la vie à me les taper une semaine sur deux»… C'est une longue plainte qui se déverse en confidences et de plus en plus sur les forums. Celle du beau-parent, ce pivot de la famille recomposée. Une position souvent ingrate et assez proche, pour certains, du paillasson, qui consiste à cohabiter avec les enfants de l'autre en ayant,comme ils le résument, «beaucoup de devoirs et aucun droit», en se faisant plus que régulièrement remettre à leur place de «sous»-parent. Le plus souvent en s'écrasant. Comme cette femme qui a un jour foncé aux urgences avec un beau-fils au bras cassé et n'a jamais pu le ramener à la maison au motif qu'elle n'était «ni la mère ni le père» de ce mineur. Un grand classique de la galère du beau-parent qui peut aussi se décliner dans le milieu scolaire : aucun souci pour déposer un enfant à l'école (de préférence très tôt), mais plus difficile de l'en retirer. Des tracas au ras du quotidien, mais qui concernent de plus en plus de monde. Selon une toute récente enquête de l'Insee, la France compte désormais 720 000 familles recomposées dans lesquelles grandissent 1,5 million d'enfants (1).
Des années que ces beaux-parents réclament au