Hier, le tribunal de commerce de Toulouse examinait la plainte d'un buraliste contre son voisin vendeur de cigarettes électroniques, à qui il reproche une concurrence déloyale - le jugemebnt sera rendu le 9 décembre. Le buraliste estime que vendre de la vapeur, c'est vendre de la fumée quand même. Or il y a trois semaines, le Parlement européen autorisait la vente libre de ces e-cigarettes. En France, la position des autorités est assez flottante. Le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste de renom, a longtemps dirigé l'Ecole des hautes études en santé publique. Il s'élève avec vigueur contre la timidité française autour de la cigarette électronique, précisant qu'il n'a «aucun lien, de près ou de loin, avec ses promoteurs».
La cigarette électronique est-elle la nouvelle mesure phare pour lutter contre le tabagisme ?
Phare, je ne sais pas, mais les choses paraissent claires et les blocages aussi. La lutte contre le tabagisme est l’un des rares secteurs de la santé publique dont les spécialistes, la tabacologues, restent arc-boutés sur une stratégie extrémiste du tout ou rien : c’est soit l’abstinence totale, soit la mort. On avait connu cela avec le sida chez les toxicomanes par voie intraveineuse. Les intervenants en toxicomanie refusaient les produits de substitution ou encore l’échange des seringues, sous prétexte que la seule chose qui valait était l’abstinence. On assiste un peu à la même chose. Le risque sanitaire du tabac est énorme : un fumeur sur deux meurt prématurément des suites de son tabagisme. Je ne comprends pas cette attitude. La stratégi