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Libération

Le crémant gagne la coupe

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publié le 1er novembre 2013 à 18h06

Crénom de nom, le crémant d'Alsace restera-t-il à jamais le champagne du pauvre ? Certes, cela ne lui porte pas malheur : il explose. Pas ses bouteilles, mais les ventes. Voici dix ans, il s'en descendait 17 millions de cols derrière la cravate, ça a doublé depuis (33 millions en 2012). Ce qui en fait, d'après les producteurs alsaciens pas peu fiers, le deuxième vin effervescent le plus vendu en France. «On a bénéficié des années où les champagnes ont déliré avec les prix», admet Dominique Treiber, de chez Gustave Lorentz à Bergheim. Lui-même ne boit pas de «limonade de Reims». Enfin si, mais que de la bonne. Il convient que le crémant a «sauvé» l'Alsace : une bouteille sur quatre vendues de la région est un crémant, AOC depuis 1976. Le problème est de trouver le bon. Il faut chercher le crémant à petites bulles, discrètes et fines, pas porté sur le sucre, qui fera rigoler apéros, fruits de mer et desserts. Mais il y a 500 élaborateurs et il est facile de repartir déçu.

L’Alsacien, ce facétieux, fait des mélanges, niveau cépages. Il s’appuie en principe sur du pinot blanc, mais n’hésite pas à utiliser du riesling, du pinot gris, voire du noir (pour des crémants rosés, ou des «blancs de noirs») pour leur acidité et, pour couronner le tout, du chardonnay pour son nez beurré. Avec ça, si vous ne chopez pas un méga-mal de crâne… Toujours le même reproche : les alsaces ficheraient la barre au front - ou ne sont bons qu’à abreuver le poivrot de comptoir.