Tu me diras, ça fait des siècles que le monde nous regarde, nous les Parisiens (1). Mais là, cette année, ces derniers mois, ces derniers jours même, c'est un déferlement quasi ininterrompu d'articles de presse (deux papiers cette semaine dans le New York Times sur Paris, aseptisé, non, temple de la branchitude à Pantin, non, affreusement hipster, etc.) et autres vidéos, livres, expositions. Bref, une production à foison pour tenter de cerner cette curieuse ethnie si follement exciting qui, selon CNN, il y a deux semaines, lit le Monde en tirant la gueule et sur une Gauloise, achète des trucs chez Colette et s'habille en noir, ne va jamais sur les Champs-Elysées ni surtout en banlieue.
Tout de go. Quoi, c'est cliché ? Pas plus que le béret et la baguette, j'ai envie de te dire. Tiens, cette bombasse de Scarlett Johansson qui pourrait s'envoyer qui elle veut : «Mon petit ami est parisien. Je crois que ça en dit déjà long sur sa personnalité», déclare-t-elle tout de go in le Elle de la semaine passée. Diable. Voilà que la personnalité, celle du genre «mon plus gros défaut, euh, c'est la franchise», est relative à la ville dans laquelle on vit (que penser de la «personnalité» des habitants de Saint-Jean-Pied-de-Port ?).
Tendance donc, voire ultra-hype, le Parisien est un être en soi ( an sich und für sich) : d'ailleurs nos confrères du Figaroscope