Remballez le remuant twerk, cette frénétique danse du popotin et l'écœurant bingewatching, visionnage boulimique de séries télé. Le mot de l'année 2013, selon les Oxford Dictionaries, c'est selfie. Self-quoi ? Selfie comme self-portrait, autrement dit un autoportrait pris à bras portant avec son smartphone et destiné à être posté sur Facebook, Twitter, Instagram et autres Flickr. Et c'est une explosion : au cours des douze derniers mois, selon les Oxford dictionaries, «l'usage du terme a augmenté de 17 000%» sur Internet.
Voilà dix ans maintenant que cette contagieuse pratique pullule, nourrie par l'obligation de fournir une photo de «profil» sur les réseaux sociaux. Elle touche des millions d'utilisateurs, aussi bien des anonymes que des stars, des politiques qui veulent se la jouer cool, ou des ecclésiastiques (oui, oui, même le pape François apparaît sur un selfie) qui se photographient partout, tout le temps, seuls ou bien en groupe, avec ou sans l'option duck face (soit tronche de canard, avec la bouche en cul-de-poule).
Il existe déjà des variantes, histoire de se shooter sous toutes ses coutures et dans tous ses états : le belfie (vue de fesse), le helfie (cadré sur les cheveux), ou le drelfie (quand on est bourré). A voir les compilations de selfies de jeunes pris pendant des enterrements, il y a de quoi désespérer de ce couronnement de mot de l'année. Halte-là.