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Libération
Libé 2053

«Les salariés étaient tous atteints de logorrhée»

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La psychiatre Eudora Fletcher, qui a secouru des employés du réseau, a constaté des comportements obscurs :
publié le 29 novembre 2013 à 20h26

Cet article d'actualité-fiction a été publié dans notre édition spéciale «Libération en 2053», à l'occasion des 40 ans du journal.

L'auteure des best-sellers Prends Surmoi et Critique de la raison puce, la psychiatre Eudora Fletcher, 55 ans, est intervenue en urgence hier auprès des 200 salariés d'un des centres névralgiques du réseau de Liaisons de la sécurité digitale (LSD) situé aux Halles, à Paris. Elle a accepté de raconter, en exclusivité à Libération, ses tentatives de déchocage. Eudora Fletcher a eu recours à plusieurs méthodes, théorisées dans Retour aux codes sources, qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de tester. Entretien.

Qu’avez-vous constaté à votre arrivée ?

Les pompiers m'ont descendue en rappel par une gaine d'aération, une heure après la panne. Quand j'ai enfin atteint le troisième sous-sol, où se situent les bureaux de LSD, j'ai découvert une scène de guerre. Le mobilier était renversé, les ordinateurs désossés ; la clim ne marchait plus et il y avait une forte odeur de sueur que j'avais oubliée. Le temps de reprendre mon souffle, j'ai aussi distingué des effluves de tabac. Sous un bureau éventré, je suis tombée nez à nez avec une salariée qui me fixait en faisant des ronds de fumée. C'est la première que j'ai prise en charge. Elle s'était attaquée à mains nues à un vieux placard où elle avait retrouvé ce qu'on appelait des cigarettes. En fait, cette femme était calme.