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Témoignages

Le coming out, ce truc d’hétéros

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A l’instar de Guillaume Gallienne, les hommes efféminés ont du mal à convaincre qu’ils ne sont pas homos.
Guillaume Gallienne (à gauche) version mère couleur. (Photo Thierry Valletoux.)
publié le 17 décembre 2013 à 17h56

Ils sont trop sensibles. Trop gentils ou trop élégants. Loin du bon vieux cliché du mec, du vrai, celui qui ne pleure pas, qui joue les gros bras. C'est assez pour qu'ils soient étiquetés homos par leur entourage. A la manière de Guillaume Gallienne dans sa comédie les Garçons et Guillaume, à table ! ils doivent faire plus ou moins régulièrement leur coming out hétéro. Certains le prennent avec le sourire. Mais il y a aussi des insultes et des agressions. «Nous recevons régulièrement des appels d'hétéros victimes d'actes homophobes», confirme Elisabeth Ronzier, présidente de SOS Homophobie.

Comme si la virilité était non négociable. Dans Nous, les mecs (1), le sociologue Daniel Welzer-Lang analyse l'apprentissage des garçons : «L'homophobie et le sexisme sont centraux dans la construction masculine. Certaines catégories d'hommes imposent une domination sur les autres. Un garçon qui ne veut pas ou ne peut pas donner des signes flagrants et répétitifs de sa virilité va être traité comme un non-homme, assimilé aux femmes, aux homosexuels, et sera exclu du groupe de pairs.» Lui a failli se «faire casser la gueule plusieurs fois», car il se maquillait les yeux.

On aurait pu croire que la vague des métrosexuels, la mode androgyne et l'acceptation progressive de l'homosexualité avaient modifié les contours de la masculinité. Pas tant que ça. C'est tout juste si les manières d'être homme en société se sont étoffées : «Le répertoire s'es