Il n’y a sans doute que Paul Smith pour monter une rétrospective de ses quarante ans dans la mode et ne consacrer finalement qu’assez peu d’espace au vêtement. A peine une galerie, vers la fin du parcours, où l’on croise quelques modèles au demeurant iconiques : une robe en tissu de sari noir, une veste blanche brodée d’animaux bleus. Ce n’est pas un pied de nez, encore moins une provocation, même si l’exposition «Hello, My Name is Paul Smith», qui se tient actuellement au Design Museum de Londres, n’est pas dénuée d’humour.
Mais Paul Smith, la marque, rayonne bien au-delà de ses 14 collections annuelles : c’est un état d’esprit, une forme d’indépendance salutaire, un style classique twisté par une originalité très british en même temps qu’une forme d’humilité, qui fait surgir le design sur des supports inattendus et très accessibles (une bouteille d’eau, un vélo). Quoi de plus naturel que la scénographie ait été un peu twistée, elle aussi ?
Cyclisme. L'exposition s'ouvre ainsi avec une maquette, grandeur nature, du premier «magasin» de sir Paul : une boîte blanche de trois mètres sur trois, sans fenêtre, qui se trouvait à Nottingham, sa ville natale. Sachant que la griffe est aujourd'hui présente dans 72 pays, on mesure l'étendue du chemin parcouru. Un cartel rappelle que celui-ci a été sinueux : Paul Smith a découvert la mode par hasard, après avoir arrêté l'école à 15 ans pour se consacrer au cyclisme, puis arrêté le cyclisme à 17 ans à