En quelques mois, des centaines de nouveaux «restaurants» ont ouvert rien qu’à Washington DC. Ils n’ont pas d’enseigne, pas de menus variés ni de carte des vins. Ils n’ont pas pignon sur rue et ne souffrent pas le passage obligé des guides de renom. Car ils prennent place chez des amateurs qui ouvrent leur cuisine et leur salon à l’occasion et à qui veut, contre monnaie sonnante et trébuchante.
Le site Feastly, lancé en 2012, d'abord à Chicago puis à New York et à San Francisco, est un croisement entre Meetic et Un dîner presque parfait. Tout un chacun peut s'y inscrire gratuitement, et partager son intimité et son coup de fouet avec d'autres gastronomes bien connectés. Le cuisinier d'un soir donne un prix à son repas, indique l'heure à laquelle il sera servi et le temps qu'il devrait durer, le dress code, s'il faut enlever ses chaussures à l'entrée, si l'alcool est inclus et si les chiens sont acceptés. Les clients peuvent ensuite laisser moult commentaires sur le dîner, du type «la nourriture était excellente mais l'ambiance peu accueillante», comme l'écrit Rachel S. après son passage chez Wendi J. Chacun évalue l'atmosphère, les invités, la cuisine, la décoration… On pourrait manger tous les soirs, même la dernière nuit de l'année, chez de sombres inconnus si l'envie nous en prenait.
Noah Karesh a fondé Feastly («festinesque») pour «créer du lien» via Internet et rendre hommage à la «cuisine authentique» du quidam. Plusieurs milliers de p