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Libération
Témoignage

Oser la discrétion, cette subversion

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En ces temps de déballage, et si la retenue était plus efficace que l’autopromotion ?
publié le 23 janvier 2014 à 18h36

Ils sont sortis sur la pointe des pieds. La force des discrets, le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard est arrivé le premier en librairie. La discrétion ou l'art de disparaître ? lui a délicatement emboîté le pas. Et voici maintenant la Revanche des discrets, au royaume des bavards, les discrets sont rois. Mais que se passe-t-il : la discrétion a-t-elle décidé de se faire remarquer ? Faut-il y voir une tendance quasi subversive en ces temps de grand déballage, du sommet de l'Etat au ras des comptes Facebook, en passant par un flot bavassant de tweets ? Il y a de ça.

Tant sous la plume de Susan Cain, formatrice en entreprises que sous celle du philosophe Pierre Zaoui ou de la blogueuse Sophia Dembling. Ce trio hétéroclite s’est mis en tête de mettre sous les projecteurs ceux qui ne cherchent pas à faire parler d’eux ni à parler tout court, pas plus à se mettre en scène ni à se montrer. Et in fine de faire de la discrétion une valeur à contre-courant d’une pensée dominante qui encense (via un marché du coaching et des méthodes de développement personnel en plein essor) l’autopromotion et l’affirmation de soi.

A chaque auteur sa manière. La formatrice américaine Susan Cain s’est plu à décortiquer des trajectoires professionnelles de discrets pour démontrer à quel point, par exemple, des silences ou une forme de retenue qui peuvent de prime abord passer pour de la passivité, sont en réalité de sérieux atouts pour se hisser au plus haut.

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